Truffes de Bourgogne
Contact : 06 30 98 64 13

Rénovation plantation truffière 1

Comment redonner une nouvelle jeunesse à sa plantation truffière.

Au fil des années la production d’une plantation truffière évolue. Force est de constater que bon nombre d’anciennes plantations sont en régression forte de production faute de ne pas avoir été travaillées et entretenues.

plantation truffière avec noisetiersle redémarrage et bourgeonnage de printemps

Les débuts de la plantation truffières et la vision des précurseurs de l’époque.

Il y a une trentaine d’années les personnes qui se sont lancées dans la création de plantations truffières, principalement en truffe de bourgogne (tuber uncinatum) ne bénéficiaient que de très peu d’expérience. A l’époque les plantations existaient majoritairement en truffe noire (tuber mélanosporum). Malheureusement il était difficile de calquer le mode opératoire d’une plantation de mélanos pour une plantation d’uncinatum. Faute de connaissances, la tentation était grande de chercher à « copier » la nature. Cette volonté de mimétisme (fermeture du milieu en plantant serré, avoir beaucoup d’ombre …) aboutissait à une densité très importante. Il n’est pas rare de voir d’anciennes plantations avec 800 à 1200 arbres par hectare. Il résultait de cette concentration des espacements de 3 mètres maximum entre les arbres. A cela s’ajoute la force de l’habitude qui faisait que l’on ne « devait pas travailler le sol d’une plantation truffière ni tailler les arbres ». Un dernier point, la qualité quelque peu aléatoire des premiers plans mycorhizés n’aidait pas au démarrage rapide de la plantation.

Que peut-on envisager face à la baisse de production d’une vielle plantation ?

Re-mycorhizer les racines :

La méthode consiste à répandre sur le sol des déchets de truffes dans l’espoir de ramener des mycorhizes. L’expérience montre que ce procédé à ses limites et que l’apport en spores reste très faible.

Travailler le sol :

La mycorhize se développe principalement sur les radicelles. L’objet sera donc de booster la croissance et surtout la multiplication des petites racines.

Tailler les arbres :

On sait aujourd’hui que la lumière joue un rôle important dans le développement des mycorhizes. On évitera de laisser les arbres se densifier en élaguant régulièrement. La taille n’empêche pas la croissance et la prolifération des racines et radicelles bien au contraire. On surveillera les noisetiers qui ont une fâcheuse tendance à produire des troches extrêmement denses au fil des ans, un éclaircissement sera la bienvenue.

Repartir de zéro et replanter de nouveaux arbres.

C’est la méthode la plus radicale lorsque les autres n’ont pas donné satisfaction.

Pour replanter il faut déjà envisager la suppression des arbres existants. Nous avons rencontré cette problématique sur une ancienne plantation de 1,6 hectare plantée dans les années 87,88 et 89. Comme il était courant de le faire à l’époque, les arbres ont été plantés serrés (3 mètre sur la ligne et 5 mètres entre les lignes). Trois essences sont présentes, le chêne, le pin noir et le noisetier).

plantation truffière avec noisetiersplantation truffière avec chênesplantation truffière avec du pin noir

La première petite production a eu lieu vers 1994. Dans les années 2000/2002 assez bonne production. Une particularité de la plantation est de se situer en pente sur un sol argilo-calcaire avec peu de terre sur la pente et le dessus alors que le replat en contre bas est beaucoup plus favorisé. C’est sur cette zone riche que les meilleurs rendements ont étés constatés (zone essentiellement plantée de noisetiers). Faute de n’avoir jamais travaillé le sol nous n’avons pu que constater un déclin de production d’année en année.

Les méthodes évoquées précédemment ont été mises en œuvre sans trop de succès. Il est à noter que le travail du sol sur une plantation de cette surface s’opère mécaniquement (cover crop, mini canadien …). Il faut donc disposer de suffisamment de place pour naviguer entre les arbres ce qui est très difficile sinon impossible avec un écartement de 3 mètres (il ne faut pas oublier que les noisetiers se sont développés et qu’ils prennent de plus en plus de place pour n’en laisser que peu aux engins agricoles).

Remise à Blanc et création d’une nouvelle plantation.

Faute de résultats et après d’âpres discussions la décision a été prise de remettre à blanc cette zone peu productive pour repartir sur une nouvelle plantation.

le broyage des troches de noisetiersLe broyage des souches de noisetiers

La surface prête au travail du sol avant plantation des nouveaux arbres

Remettre à blanc nécessite la disparition des anciens arbres. Pour ce faire nous avons opté pour la méthode du broyage qui avait l’avantage d’être assez rapide à mettre en œuvre. Les copeaux produits sont broyés le plus finement possible et sont laissés sur place pour nourrir le sol au fur et à mesure de leur décomposition. Les racines ont été broyées en profondeur pour permettre le passage des engins de labour.

Départ pour une nouvelle plantation.

La plantation des nouveaux plans sera réalisée à l’automne.

Cette nouvelle plantation fera l’objet d’un prochain article évoquant la meilleure façon d’envisager une plantation truffière aujourd’hui.

A bientôt – Les Deux Caveurs – 06/09/2014