Truffes de Bourgogne
Contact : 06 30 98 64 13

L’art de la plantation truffière, Itinéraire technique

L’itinéraire technique en Trufficulture

Le choix d’un itinéraire technique en trufficulture est certes fonction de l’environnement (sol, topographie, boisement, précédent cultural) mais aussi des moyens techniques d’exploitation, des objectifs économiques et du statut socioprofessionnel du trufficulteur (agriculteur, jardinier, futur retraité).

L'itinéraire technique en trufficulture

Ces considérations vont se traduire par un certain nombre de questions en préalable à la plantation truffière. Elles peuvent être classées selon la typologie formulée dans l’exposé sommaire de la problématique.

1. Question environnement :

Sommes-nous dans un environnement marqué par les symptômes d’une faible virulence du TUBER uncinatum (également TUBER melanosporum) ?

A partir des observations effectuées dans différents contextes, régions ou pays, il semble se dessiner une cohérence dans le fonctionnement de TUBER uncinatum ainsi que TUBER melanosporum.

Il existe des éléments communs à tous les systèmes dès lors que la truffe est un organisme (encore mal défini) avec une vitalité, une « gourmandise » pour son espace de conquête plus ou moins forte en fonction des circonstances.

Les symptômes qui caractérisent la virulence, la vitalité ou le caractère performant d’une plantation truffière.

  1. des besoins modérés en eau pendant l’été,
  2. une production pérenne,
  3. un début de production précoce si la plantation a eu une bonne reprise.

Dans le cas d’un environnement où la truffe est virulente

Pour TUBER melanosporum : (Sarrion en Espagne, la vallée de l’Issoles dans le Var, Marigny-Marmande en Indre et Loire, Marmagne en Côte d’Or), l’itinéraire technique de l’arboriculture truffière peut s’appliquer.

Pour TUBER uncinatum : la truffe de bourgogne n’a pas assez de recul au niveau des plantations.

Cet itinéraire consiste à faire pousser des arbres qui propagent leurs mycorhizes, lesquelles fructifient naturellement après avoir observé la formation d’un brûlé. Le travail du sol, l’arrosage, la taille des arbres sont pratiqués avec bénéfice et sans état d’âme particulier.

Dans le cas d’un environnement où la truffe n’est pas virulente

(notamment TUBER melanosporum), il convient de prendre des précautions.

C’est le cas dans de nombreux vieux bassins trufficoles du Sud-Est qui se caractérisent par l’inverse des symptômes de bonne santé décrits plus hauts.

Pour TUBER uncinatum, les productions en milieu naturel ont également tendance à diminuer.

La valeur de l'écosystème dans la plantation truffière

La valeur de l’écosystème

Une reprise efficace de l’arbre va lui permettre d’affronter les conditions de la deuxième étape au cours de laquelle il sera généralement en compétition avec la pelouse calcicole. C’est dans ce milieu naturel, correspondant à la pelouse (et à la lande) à moutons, que les truffières spontanées se formaient autrefois et se forment encore aujourd’hui.

Ce type de milieu est indicateur des conditions que la truffe est en droit d’attendre en termes de biodiversité floristique et faunistique.

Le danger des bordures de bois en environnement où la truffe TUBER melanosporum n’est pas virulente.

Les bordures de bois sont dangereuses aujourd’hui pour la production truffière dans la mesure où les brûlés qu’elles provoquent n’ont pas pour origine TUBER melanosporum mais plutôt des basidiomycètes voire le TUBER brumale.

Cette situation comparée avec celle rapportée à l’époque où l’on creusait des fossés entre la vigne et le bois illustre bien un problème actuel dans la force ou la virulence du TUBER melanosporum.

Pour TUBER uncinatum, il n’en va pas de même et l’on peut faire de très belles récoltes dans ces endroits.

Le danger des bordures de bois en plantation truffière

En poussant le raisonnement à l’extrême, c’est à cause de cette situation que l’on a dû inventer et vulgariser le plant mycorhizé car celui-ci n’était pas nécessaire pour obtenir d’excellents résultats à l’époque de l’abondance de truffes.

2. Autres questions sur l’environnement

Ces questions pourraient être formulées en nombre.

Elles portent sur le sol, la topographie, la climatologie, etc. Elles ont déjà leur réponse écrite dans les guides ou manuels de trufficulture. Elles ne posent pas les difficultés qui ont été envisagées ci-dessus dans la mesure où elles apparaissent secondaires, tout au moins dans la perception qui est avancée ici.

Depuis que le plant mycorhizé a été inventé et vulgarisé (il y a 35 années), un revirement de perspective s’est produit dans l’analyse qu’il convient de porter à la trufficulture. L’analyse des conditions des résultats positifs et négatifs des nombreuses plantations d’arbres mycorhizés ainsi que l’expérimentation ont permis d’aboutir à cette situation où une autre problématique est en jeu. D’ailleurs, Jean Grente, n’écrivait-il pas dans « Pespectives pour une trufficulture moderne » que le prochain défi, après le plant mycorhizé, serait celui de la maîtrise de l’environnement.

3. Questions sur les moyens techniques de l’exploitation.

Etant donné le préalable de la question de l’environnement qui détermine le choix d’un itinéraire d’arboriculture truffière ou de précaution, les moyens techniques du trufficulteur vont l’engager sur une trufficulture que l’ont peut envisager selon les deux formes suivantes :

  • Trufficulture mécanisée.
  • Trufficulture jardinée.

les moyens technique mis en oeuvre sur une exploitation truffière

Les truffière jardinées sont généralement de petites surfaces avec des rendements, depuis que le modèle Tanguy a été identifié en 1994, supérieurs à ceux des grandes plantations truffières. Le sol dans le brûlé des arbres truffiers y est souvent travaillé à la main selon les critères préconisés par A. De Bosredon (1887).

4. Questions sur les objectifs économiques.

Les questions économiques peuvent être traitées selon trois logiques :

  • intensive,
  • extensive,
  • expérimentale.

La logique intensive est envisagée avec un retour sur investissement rapide tandis que celle extensive peut être gérée en substituant, à la préoccupation d’une rentabilité économique, celle de l’occupation de l’espace avec des arbres truffiers.

Dans ce cas, l’itinéraire technique devra s’accommoder d’objectifs non contradictoires : production truffière, pastoralisme occasionnel, aménagement paysager, zone pare-feu, etc.

Dans le mode intensif, le trufficulteur devra penser à prendre en compte :

  • La nature du sol.
  • La densité de plantation d’autant plus importante que l’on recherche une haute rentabilité à l’hectare.
  • Les temps de travaux qui seront fonction de la densité de plantation, en particulier du travail exigée par la taille des arbres,
  • L’arrosage pour la production truffière.

5. Questions du statut socioprofessionnel du trufficulteur (agriculteur, jardinier, futur retraité).

Le statut socioprofessionnel du trufficulteur peut conduire à raisonner l’itinéraire technique au plan économique comme déjà vu, avec une ou plusieurs variables qui se surajoutent telle que l’âge du trufficulteur.

Un retraité peut rechercher une production rapide (densité de plantation élevée) tandis qu’un pré-retraité envisagera à partir de la trufficulture un complément de retraite avec une pérennité économique de la plantation (faible densité, pelouse calcicole).

Le trufficulteur peut choisir un itinéraire technique où les temps de travaux seront faibles ou importants, en fonction de sa disponibilité ou du matériel agricole dont il dispose.

L’alternative permet de distinguer une trufficulture « plaisir » d’une trufficulture « économique », l’une et l’autre pouvant prendre diverses formes selon la personnalité (épicurien ou entrepreneur) et les moyens (techniques ou financiers) du trufficulteur.

Aux Deux Caveurs peut vous apporter toute l’assistance nécessaire pour la création, la remise en état ou l’entretien de plantations truffières.